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Retour de bâton | Pv Isiah
Lëan Vandorallen
Nom : Vandorallen
Age : 28
Crédits : 18950
Emploi : PDG d'Art Robot
Membre du Cercle
Lëan Vandorallen
(#)
Lëan regardait le haut des buildings défiler. Les membres de l'Autorité avaient le privilège de pouvoir utiliser les airs à leur guise, au travers de véhicules qui passaient littéralement au-dessus de la circulation. En général utiliser en cas d'urgence, l'agitation qu'avait provoquée la cyberattaque expliquait sans doute le choix du transport. Le bruit des sirènes brisait le silence qui s'installait dorénavant dès dix-huit heures passées. Il était heureux que Ketja s'occupe de sa fille ce soir. Elle comprendrait très vite, si ce n'était déjà fait, que Meave devait être gardé un peu plus longtemps qu'une soirée. Il s'installa un peu plus profondément dans son siège, les poignets endoloris par les cercles en graphène qui avait parfaitement pris la forme de ses os. L'Autorité était toujours à la pointe de la technologie. Ses menottes prenaient la forme d'une balle blanche, mais au contact de la peau, elle se déployait pour encercler le membre. Il suffisait ensuite de coller quelque chose pour qu'elle l'encercle une seconde fois. Seule la puce I-2 d'un flic pouvait libérer celui qui en était prisonnier. Lëan reposa ses avant-bras sur ses cuisses. Il percevait de loin les couleurs bleues des ambulances qui s'affairaient dans toute la ville. Il était l'un des seuls à savoir qu'ils ne risquaient absolument rien.

Le commissariat central s'étala devant lui lorsqu'on le sortit du véhicule. Il souffla tout en essayant de cacher la colère qui naissait dans son ventre. Il connaissait le protocole pour une suspicion de meurtre, mais il se demandait s'il était le même pour une simple fête illégale. Il pesta silencieusement contre Léa. À l'heure actuelle, il aurait pu savourer la panique dont il aurait été l'auteur, un verre à la main. Sa réputation allait également encore en prendre un coup, bien qu'il n’ait pas énormément de détracteurs, les amis de sa femme décédée allaient forcément y voir une opportunité. Dès le départ, il dut déclipser son armure de sa nuque et on désactiva son Smoke HB-15, saisissant également son arme qu'il matérialisa devant lui. On le saisit alors par le bras, l'emmenant directement dans l'une des cellules, où il attendrait que les formalités soient faites pour aller en salle d'interrogatoire. La porte holographique se ferma derrière lui, transparente, mais pourtant infranchissable. Il entendit quelques bribes de phrases, tandis qu'il massait ses poignets endoloris et regardait la ruche s'agiter au travers de sa cage de verre et de graphène. "Il est revenu depuis quelque temps déjà, où tu étais pour ne pas le remarquer ?" L'homme appuya sur l'un des panneaux de la cellule. "Début de l'analyse" beugla l'I.A en scannant Lëan. Elle répertoriait ses armes, ses améliorations et sortit automatiquement son dossier judiciaire, d'où étaient également notifiées ses mutations. Il comprit assez vite qu'ils parlaient de l'homme qui allait s'occuper de son cas. L'un d’eux entra dans la cellule avec quatre petites billes blanches. "Vous possédez une nouvelle mutation depuis la dernière fois... elle est considérée comme une arme. Pourriez-vous..." "N'en dites pas plus." Il ôtait déjà ses chaussures en jouant de ses pieds, tout en enlevant sa veste et déboutonnant sa chemise. Très vite, ses épines vénéneuses se retrouvèrent plaquées contre lui par le biais d'étaux similaires aux menottes. Il lui était dorénavant impossible de les dresser. Il se rhabilla, retroussant ses manches sur ses avant-bras et abandonnant sa veste avec le reste de ses affaires. Il savait qu'il les retrouverait lors de sa libération, mais il ne pouvait pas s'empêcher de se sentir nu à présent qu'il en était démuni. Il sentait également qu'il était difficile pour les policiers l'accompagnant d'être impartiales. Ocëen était dirigé par les plus riches, ceux qui faisaient avancer la ville, et la famille Vandorallen en faisaient partie. Bizarrement, il n'aimait pas ce sentiment d'avoir une certaine emprise sur certains membres de la population... et en même temps, il savait que c'était ce qui allait lui sauver la mise. Automatiquement, son avocat allait venir plaider pour lui. Il n'aurait sans doute même pas à ouvrir la bouche.

Il attendit une bonne trentaine de minutes avant qu'on ne décide de le sortir de là, lui remettant ses entraves. Il fut emmené à la salle numéro deux: une pièce grise, aux luminaires aveuglants. Trois chaises, une table et une vitre teintée. Mais son regard fut attiré par les deux caméras dans les coins. Oui, il connaissait cette pièce et y retourner lui donnait l'envie de tout briser. On le fit assoir et on activa le mécanisme d'aimantation. Celui-ci attira ses bracelets qui les plaquèrent férocement à la table. Il força pour tester la résistance, mais il ne parvint pas à bouger. "Vous comprendrez qu'après votre dernière garde à vue, nous préférions prendre toutes les dispositions pour que cela ne se reproduise plus." "L'aimantation... elle n'attire que le graphène de vos menottes ?" Il tourna la tête vers l'agent. "Je n'aimerais pas voir mon bras déréglé ou abîmé." Il comprit tout de suite que Lëan n'avait pas l'intention de coopérer, préférant répondre en souriant pour ne pas entrer dans la provocation. "Oui, Mr. Vandorallen, l'aimantation n'attirera normalement aucun composant de votre bras." "J'aurais préféré que vous soyez sûr, mais je m'en contenterai." Il détourna le regard pour regarder le mur, attendant celui qui se frotterait à lui.
Lun 5 Avr - 23:45
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Isiah Black
Nom : Isiah Black
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Isiah Black
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Depuis qu'il nageait de nouveau dans le grand bain, l'inspecteur éprouvait l'amer sentiment de ne plus être totalement à sa place. Pourquoi s'étonner ? Après tout c'est comme ça que fonctionne le monde. Les absents ont toujours tords. Comme si un jour il avait été l'unique boulon qui maintenait l'immense machine en place, autour de lui l'ambiance avait changé. Des murmures en sourdines et des regards bruyants. C'est lui. Celui qui était presque mort. Celui qui a échoué. Celui qui n'aurait pas du être là. Mais Isiah le sait, que ces murmures acerbes viennent de son propre cœur. Alors il les chasse d'un revers de main, affiche un sourire reconstruit et échange quelques mots sans saveur. Il s'accroche à ce qu'il peut, en se disant qu'il vaux mieux ça qu'éplucher des dossiers, encore, encore et encore. Il se dit qu'au moins maintenant il a une raison de se lever le matin. Des visages familiers de son ancienne équipe il n'en reste qu'une poignée de sable. Il apprend. Il chute. Il se relève. Qu'est ce qu'une petite explosion dans une vie après tout ?

Aujourd'hui pas de tempête, juste la brise ténue d'un lendemain de soirée à la légalité frelatée. Il se demande un instant en quoi une fête peut être illégal, ah oui, le couvre feu, puis soupir profondément déjà excédé par l'éventualité que sa sœur y soit allée. Un couvre feu pour combattre un virus ? Il avait quelques doutes sur la question. Mais il n'est pas là pour tergiverser sur ses élucubrations idéalistes. Il est simplement là pour faire régner l'autorité. Et aujourd'hui, enfin hier, un citoyen du District 1 a trouvé bon d'outrepasser ses droits.

L'inspecteur est intrigué. Le District 1 ? Il ne pensait pas trouver qui que ça soit avec assez d'intelligence, et un manque cruel de discernement, pour enfreindre les lois d'Ocëen. Et-ce qu'il est suicidaire ? Sans prendre la peine de saluer son gent superviseur préféré qui... se tourne manifestement les pouces, il allume nonchalamment son interface et commence à visionner le dossier du suspect avec un rictus amusé.

"Attend, c'est lui l'Inspecteur Black ?"

"Il est revenu depuis quelque temps déjà, où tu étais pour ne pas le remarquer ?"


L'inspecteur lève un œil de son dossier et fusille du regard les deux imbéciles qui se sont trouvés assez détendus pendant leur service pour parler de lui à côté d'un suspect en cellule. Bien entendu Gordon en fait partie. Si il avait eu quelconques croyance, il se serait demandé ce qu'il avait bien pu faire dans une vie antérieure pour mériter pareilles andouilles. Il affiche un sourire glaciale, dénué de toute forme d'empathie avant de reprendre sa lecture considérant le sujet comme clos:

Lëan Vandorallen, il a déjà eu affaire à l'autorité à plusieurs reprise et visiblement naitre avec une cuillère en argent dans la bouche n'empêche pas l'esprit de se rebeller. Ce n'était peut être pas un mal après tout.

La suite du dossier lui arrache une grimace de mécontentement, Un  triple homicide 'involontaire' dont un duquel il a été personnellement accusé, comme acte prémédité,  celui de sasa femme. Isiah réprouve une bile amère de dégout. Quelque part au fond de lui l'officier de l'autorité espère sincèrement que ces accusations sont sans fondement. L'affaire est classé sans suite, il a donc été acquitté. Mais étais-ce vraiment par clameur d'innocence ?

Il passe rapidement à ce qui a mené l'oiseau de nuit ici:

Une soirée clandestine dans une boite gay. Apparemment son anniversaire. Information qui n'a même pas été vérifiée. Il lève les yeux au ciel. Comment le commissariat a fait pour ne pas brûler en son absence ? Plus il en lit sur la soirée plus il fronce les sourcil. Ce n'est pas tant de s'être levé à 4h qui le dérange, ce sont plutôt les faits.

Un grand nombre de personnes se sont évanouis en même temps, au sein de la fête mais également dans des zones de transmission sur ce qui semble être un périmètre étendu à partir d'un point fixe. Quelques indications floues sur un message d'essence révolutionnaire on étés recueillis lors des contrôles et de nombreux appareils de transmission on subit une panne massive. Son coeur s'emballe un instant, si il avait raison, si sa sœur y était ?

Instinctivement il s'avance vers Gordon et se penche pour lui glisser quelques mots.

"Gordon, je veux les noms et numéros d'interface de toute les personnes présentes à cette soirée. Arrange toi aussi pour me trouver en entier le message qui a été diffusé"

L'agent superviseurs cligne des yeux un peu hésitant avant de rétorquer:

"Je veux bien mais... Certains auront caché leur identité ça va me prendre un peu de temps. T'es sûr de toi ? Je veux dire personne ne nous a demandé de nous occupé de cette partie de l'affaire c'est peut-être"

Il est con où il le fait exprès ? L'inspecteur se contient malgré l'irrépressible envie qu'il éprouve de cogner sur la tête de son collègue à la recherche d'un cerveau. Il fronce un peu plus les sourcil avec un regard franchement réprobateur.

"Ok. Je vais reformuler. Fait le discrètement, idiot. Uniquement pour moi. Si personne n'a commencé à bosser là dessus malgré le faisceaux évident d'indices qui s'entrecroisent c'est qu'il y a un sérieux problème. Accessoirement si je chuchote ça veut dire que je n'ai pas spécialement envie que ça se sache. Réfléchit un peu. T'es pas le plus fin de ce commissariat mais je t'accorde ma confiance. Considère ça comme le service que tu me dois pour toute les fois où je suis allé te récupérer complètement saoul au bar."

Gordon balbutie de mécontentement mais après un court instant de réflexion et une promesse de tournée des bars le temps venu, celui-ci s'exécute presque heureux de servir son vieil ami. Un labrador. C'est ça. Cet animal fidèle et un peu con des années 2000... Bref.

Isiah se relève, ferme son interface et se dirige vers la salle d'interrogatoire pour, se faire arrêter net par... le nouvel arrivant de la brigade qui semble assez surpris de le voir si détendu et en tenue civile.

"Vous n'activez pas votre armure ?"

L'inspecteur fait une grimace et jette un œil par dessus l'épaule de l'empêcheur de tourner en rond qui lui barre la route. Le suspect est menotté, collé à la table et sa mutation la plus agressive a déjà été maitrisée. Il a l'air de franchement mauvais poil mais après tout, lui aussi marquerait son mécontentement de se retrouver au poste le lendemain de son anniversaire. A supposer qu'il s'agissait vraiment de son anniversaire. Une simple chemise grise et un pantalon à pince lui semblent largement suffisants pour affronter l'homme assis dans la salle.  

"On ne m'a pas prévenu que l'homme que j'allais interroger était en fait Hannibal Lecter ?"

Devant l'air non feint d'incompréhension de la part de l'agent, Isiah comprend très vite qu'il doit être un peu seul à apprécier les références vintages.

"Il s'agit d'un interrogatoire, pas d'une sortie à la surface."

"Mais.... cet homme a tué sa propre femme... et puis il a frappé un représentant de L'autorité ! Je sais que vous n'étiez pas là ce moment là m..."

"Monsieur Vandorallen à été acquitté et ce n'est ni mon travail, ni le votre, de discuter de la valeur de la discision d'un juge. Cette affaire à été classée, je vous prierais de ne pas vous égarer à rouvrir de vieux dossier sans preuves conséquentes. Si vous avez toujours des soupçons Cadet, libre à vous de vous emparer du sujet, le dossier de l'affaire est accessible dans les archives de l'Autorité, il vous suffit de demander l'accès dans l'intranet du commissariat. Quand au représentant de l'autorité, je le comprends, moi aussi j'ai souvent envie de les frapper."

Sans attendre de réponse, l'inspecteur pousse légèrement le cadet pour pénétrer dans la pièce, prenant le temps au passage de désactiver l'aimant qui retient son suspect quasiment à plat ventre sur la table.

"Celui qui est passé avant moi vous a menti, l'aimant risque d'abimer votre bras si vous restez trop longtemps collé à cette table. Evitons simplement d'en venir aux mains pour cette fois."

Puis il appuie légèrement sur l'un des panneaux de la cellule pour fermer la porte et opacifier la vitre blindée sans teint qui les séparent du reste du commissariat. Il s'installe alors calmement face à l'homme menotté, dans une posture ni trop guindée ni trop inadéquate.

"Bonjour Monsieur Vandorallen je suis l'inspecteur Isiah Black. N'y voyez pas une quelconque gentillesse de ma part pour l'aimant, je ne vois simplement pas d'intérêt à vous ligoter de la sorte. Et puis ça se fait pas, c'était votre anniversaire après tout. Quel âge ? Si je puis me permettre ce n'était pas l'idée du siècle la fête clandestine en plein couvre feu."

Il affiche un sourire doux, presque provocateur tout en détaillant celui qu'il n'avait jusqu'à lors découvert qu'en photo. Et pas les photos les plus avantageuses. Il se demande comment un visage aussi doux peut appartenir à un dossier juridique aussi long. Il marque une courte pause, essayant de sonder celui avec qui il entamait un bras de fer mental dans la froideur de ses pupilles.

"Oh et pour les vitres opaques ne vous en faites pas, nous sommes filmés. Quoi que vous n'êtes pas étranger des lieux je me trompe ? C'est dommage quand même, une fête dans un si bel endroit, en plus vous vous étiez habillé pour l'occasion. J'aime beaucoup votre veste. Mais... Je trouve ça étrange que pile le soir de votre anniversaire, autant de personnes s'évanouissent, en particulier dans la boite de nuit où se tenait votre petite sauterie, et que quasi-tous les écrans se coupent.. Dites moi vous en faites de l'effet. C'est quoi votre secret ?"

   

Mar 6 Avr - 21:41
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Lëan Vandorallen
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Il sentit ses bras se libérer d'un poids. Sans un regard pour l'inspecteur qui venait tout juste de faire son entrée, il posa ses mains sur ses cuisses, s'adossant enfin sur sa chaise. Il sourit à ses premières palabres, décidant enfin de jauger celui qui semblait mélanger politesse et provocation avec beaucoup de talent. Devant lui se dressait une montagne qui transpirait d'assurance. Il avait l'apparence de celui qui savait ce qu'il faisait, bien que Lëan eut des doutes quant à son professionnalisme, ce qui le fit doucement sourire.  Il balaya dans un premier temps toutes ses interrogations, préférant s'engouffrer dans les failles que lui laissait l'individu. "Je n'ai pas encore entendu mes droits…  Mais je vais vous en faire grâce." Si Lëan connaissait une chose sur la justice, c'était bien le vice de procédure. Il devait à tout prix exploiter chacune des failles du système judiciaire pour avoir toutes les chances de sortir d'ici sans encombre. Il laissa un court silence où il croisa le regard de l'homme, comme s'il le mettait au défi d'essayer de l'incriminer pour autre chose qu'un non-respect du couvre-feu. Semblant se détendre subitement, il joint ses mains et s'avança, posant ses avant-bras sur la table. "Comme je l'ai déjà dit, cette fête n'est pas de mon fait. Et si vous tapez mon nom sur l'Intranet, vous verrez que ce n'est même pas mon anniversaire..." Il haussa les sourcils, se réadossant. "Ma seule faute est d'y être allé. Pour un tout autre motif soit dit en passant."

Issiah Black. Il se demandait pourquoi ce nom lui disait quelque chose. Il admira cependant le travail qui avait été fait le long de sa gorge, semblant néanmoins s'aventurer bien plus en profondeur, sans aucun doute jusqu'au thorax dont il voyait le départ d'une clavicule en graphène. il reporta son attention sur le visage de l'inspecteur. Il sourit à sa provocation. Il avait lu son dossier et, comme son prédécesseur, il tentait de l'acculer. C'était une erreur, Lëan ne ressentait pas le sentiment de se justifier de quoi que ce soit. "Inspecteur, je trouverai cela également étrange que ça ne se produise qu'à l'intérieur des locaux où cette fête en mon honneur a eu lieu - bien que la présence des convives soit sans nul doute due à la présence d'alcool et à cet appel irrépressible à la luxure que semble ressentir la majeure partie des citoyens, et non pour fêter ma naissance. Je ne suis connu que des passionnés de robotique, peut-être même ignorez-vous que le HB-15 qui se trouve dans la paume de votre main a été pensé par moi-même et construit au sein de mes locaux. " Il se réavança. "Cependant, je ne peux vous donner raison, et cela parce qu'au vu de la situation dont j'ai été témoin, une zone, et non un endroit particulier, a été visée. J'ai également été témoin des secours qui, visiblement, étaient totalement dépassés, tout comme vos hommes."

Lëan savait jouer avec les mots. Il ne venait pas du District 1 pour rien. Il avait eu une éducation qui lui permettait de pouvoir répondre à un interrogatoire, et ses années adolescentes dont les traces judiciaires avaient été effacées par son père, lui avait appris beaucoup de choses sur l'Autorité et leurs méthodes. S'il avait perdu son sang-froid à sa dernière garde à vue, cela n'avait rien eu de rationnel. Le bruit, l'acharnement verbal, voilà ce qui l'avait fait sortir de lui. Il avait tué sa femme pour les mêmes raisons... ses coups, ses humiliations, il les portait au creux de lui et le moindre bruit sourd lui faisait perdre le contrôle. Il ne voulait plus prendre de coup: qu'ils soient physiques ou psychologiques. S'il avait lu son dossier, alors il savait que son corps avait été brisé de multiples fois pour être réparé chirurgicalement. Ses os s'étaient cassés, sa peau s'était fendue, parce qu'il avait aimé. Parce qu'il était resté pour sa fille qu'il voulait protéger de sa propre mère. Il eut un sourire provocant, comme une façade qui lui allait à merveille. "Vos paroles ne sont donc que des allégations qui n'ont absolument aucune valeur juridique. Mais peut-être voulez vous étayer vos propos avant que mon avocat n'arrive ? " Et bordel, il en mettait du temps. Il lui dirait sans doute de garder le silence, de ne pas donner matière à répondre... mais cet inspecteur le rendait curieux. Il se jura d'aller visiter les quelques dossiers confidentiels trainant au sein de l'intranet administratif. Il jeta un coup d'œil vers la vitre teintée, avant de dériver vers la caméra située derrière l'homme. Avec dédain, il revint sur l'une de ses paroles. "Pour votre information, je suis toujours habillé ainsi." Son regard plana sur la porte, espérant qu'elle s'ouvre sur Jordan Nicholas, et qu'il arriverait en criant: "Ne dites rien, tout est payé, vous pouvez sortir, je m'occupe du reste!" mais rien ne vain. Il lorgna donc sur l'inspecteur, essayant de dériver sur un autre sujet. "Vous êtes bien plus calme que l'inspecteur Sodeman que j'ai eu, il y a un mois." Et également beaucoup plus attrayant que celui-ci, pensa-t-il sans en montrer une bride. Ignorant les mutations du membre de l'Autorité, il préféra se lever sans attendre son accord, et s'adosser au mur en face de lui, à une distance respectable d'un odorat trop développer qui pourrait sentir quelques-unes de ses intentions peu respectables. Mais surtout, l'utiliser contre lui. Au-delà de sa stature imposante, l'homme était assez âgé pour créer un certain malaise en Lëan, comme une emprise qu'il souhaitait dissimuler le maximum. Il se tint alors là, le regard jaugeant son interlocuteur, entre malaise et curiosité.
Mar 6 Avr - 23:25
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A mesure qu'il échangeait avec son suspect, Isiah s'autorisait à le détailler. Il n'avait pas carrure d'un homme d'action, mais il avait le comportement, la démarche et le regard d'un homme intelligent. Faire grâce ?  C'était là l'apanage des rois. L'inspecteur afficha un sourire amusé, et hocha la tête.

" Vous êtes du genre à vous engouffrer dans le premier vice de procédure venu ? Très bien puisque vous y tenez tant, conformons nous aux formalités des droits Miranda :

Vous avez le droit de garder le silence. Si vous renoncez à ce droit, tout ce que vous direz pourra être et sera utilisé contre vous devant une cour de justice. Vous avez le droit à un avocat et d’avoir un avocat présent lors de l’interrogatoire. Si vous n’en avez pas les moyens, un avocat vous sera fourni gratuitement. Durant chaque interrogatoire, vous pourrez décider à n’importe quel moment d’exercer ces droits, de ne répondre à aucune question ou de ne faire aucune déposition."


Il avait lâché cela mécaniquement. Il savait pertinemment que son interlocuteur aurait pu en faire de même, voir avec plus de formes. Mais les convenances avaient la fâcheuse tendance de l'agacer. La procédure, c'était probablement le plus mauvais côté qu'il trouvait à son boulot. L'inspecteur posa les yeux sur le bras de ce dernier. De ce qu'il avait lu dans le dossier cela datait de "l'accident" dans lequel l'ex-femme du suspect avait perdu la vie. Ils avaient enduré la même expérience médicale et Isiah savait que c'était une pente glissante si il se laissait prendre à montrer la moindre faille.

Lorsque Lëan Vandorallen laissa courir son regard glaciale sur sa  gorge, l'inspecteur senti un profond malaise lui secouer les tripes. Mais il se contenta de rester droit, calme, impassible. Il le devait. Pour le bien de l'interrogatoire comme pour le sien. Il frémit un instant à l'idée qu'on puisse déjà lui poser des questions. Comment c'est arrivé ? Est ce que ça fait mal ? Comment vous le vivez ? Ces questions dont on l'avait martelé sans cesse depuis l'accident lui donnaient la gerbe à la moindre évocation. Il n'avait pas envie de parler de lui. Il n'avait plus envie d'y penser. Il se rassembla bien vite une contenance feinte. Son adversaire de joute verbale avait la même mutation que lui, avec peut être un Odorat encore plus fin.

Cependant il puait à plein né les traces de phéromones sexuelles, et sans mentir c'était franchement dérangeant. L'idée de ce qui avait pu se passer durant la soirée le fit grimacer un instant. Pourquoi de tels parades dans des lieux publics  ?

"Dommage je vous aurais peut être laissé les menottes en cadeau. Un anniversaire ça se fête."

Il afficha un sourire circonspect et observa selon les dire du suspect le HB-15 qu'il affectionnait d'avoir toujours en sa possession. Il est vrai que cet arme était un pur travail de précision et il ne pouvait que saluer le génie du cerveau qui avait conçu tel chef-d'œuvre.

"Joli travail, c'est un outil plus que pratique, j'aurais le droit à un autographe ?"

Puis avec un regard froid il continua de l'écouter avancer des faits plus basiques sur les démons de l'humanité.

"Désolé mais la luxure et l'alcool ne sont pas les choses que j'affectionne le plus au monde, bien qu'il n'y ai pas de mal à se faire plaisir dans le plus pur respect d'Autrui. Et vous ? C'est l'alcool et la luxure qui vous ont attiré à cette fête qui n'était votre anniversaire que sur le papier ?"

L'homme qui se tenait face à lui, bien que plus jeune d'une petite dizaine d'année, maniait l'art de la rhétorique au service de la flatterie et du mensonge corrigé à la perfection. L'inspecteur n'en attendait pas moins d'un aussi curieux suspect. Il se prenait même au jeu. Peut être un peu trop. C'est bien la seul chose qu'il admirait chez les citoyens du District 1, leur bagout. Pour le reste il ne les considérait pas plus que comme des moutons sous intraveineuse de consumérisme. Mais ça, il le gardait pour lui, car il se refusait à faire des différences entre les "classes sociales". Celui qu'il avait devant lui était différent, brisé, avalé par la société et recraché tellement de fois qu'il n'avait plus rien du parfait gosse de riche qui avait grandi sous serre. Il ressenti dans les paroles de son interlocuteur que malgré lui il avait commencé à l'acculer, peut être trop habitué à avoir a faire à ceux qu'on ne considérait plus vraiment comme Humainement viables. Son regard se voila d'une profonde tristesse qui ne lui était pas étrangère. Depuis toujours il détestait l'incommensurable arnaque qu'étais Ocëen, et il avait intégré l'Autorité pour changer les choses depuis le bon côté de la barrière pas pour s'abrutir des méthodes abjectes qu'aveint pu employer auparavant certains de ses collègues. Il secoua la tête en apercevant le suspect se lever et se diriger au fond de la pièce pour s'adosser au mur.

"Je ne faisais qu'émettre des faits et poser des questions qui vous ont peut-être parues agressives. Ce n'était pas le but. Mais vous ne m'enlèverais pas le fait que quelque chose cloche."

Son interlocuteur fixait la portes sans cesse, avec presque une lueur d'espoir au fond des yeux. Avait-il conscience que la panique en ville devait fortement retarder son avocat. Jordan Nicholas, un requin peu fréquentable. Au même titre que le nom qu'évoqua l'homme en se permettant un commentaire sur le comportement de l'inspecteur.

"Je ne connais pas personnellement l'inspecteur Sodeman, et à en voir votre dossier, j'en suis ravi."

Soudain l'inspecteur reçu une notification sur sa puce, la pièce jointe d'un Flash News transféré par l'agent Gordon dont il s'empressa de lancer la lecture :

"Si vous voyez ses images, si vous entendez ses mots, c'est que vous vous trouvez dans notre périmètre de diffusion. Regardez bien ces visages, ces images. Cela vous choque-t-il ? Cela génère-t-il du dégoût ? Savez-vous que la prostitution de mineur génère plus d'un million de recettes à La Cavale chaque année ? Aujourd'hui, nous n'accusons plus les gangs pour leurs commerces illégaux, nous accusons la demande qui ne cesse d'exploser au sein de notre ville. Nous ciblons les citoyens qui abusent de notre système, nous accusons les dirigeants d'en être également responsables, de par leur silence face à ce phénomène, nous accusons tous ceux qui se sont tus, tous ceux qui refusent d'y croire. Retenez bien cette date de l'année 5067. C'est l'année où Le Cercle aura livré trois cent soixante-quinze preuves de pédocriminalité avec identification des puces I-2. Voyons combien seront condamnés."

Dire que les images ne l'atteignirent pas serait mentir. L'inspecteur réprimât vivement son envie de briser la moindre chose qui se trouverait entre ses doigts et afficha une grimace mêlée de rage et de dégout avant de planter vif et ardent son regard dans celui de Lëan Vandorallen.

"Vous avez vu ce message n'est-ce pas ? Alors pourquoi refusez vous ne serait-ce que de me fournir de quoi véritablement vous écarter de cette histoire ?"

L'inspecteur en est désormais persuadé, l'homme qui se tient à quelque mètres de lui est plus que lié à cette historie qu'on essaie d'étouffer dans l'œuf. La Cavale... ce nom fait remonter en lui de douloureux souvenirs qu'il réprime en fulminant de colère, envers ces images, envers la façon de faire de ce nouveau gang, envers le jeu malsain auquel jouait son suspect, envers l'Autorité qui manifestement n'a pas levé le petit doigt pour aider un seul des visages marqués à vie qu'il a vu défiler sous ses yeux.  

Mer 7 Avr - 14:12
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Lëan Vandorallen
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Lëan Vandorallen
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Il sentait le froid remonter le long de sa colonne vertébrale. Adossé aux murs, il sentait les odeurs de ceux qui avaient partagé cette cellule avant lui. Cependant, ce qu'il sentait actuellement était un mélange de colère, de dégout, de mépris et de tristesse. Il se colla davantage aux parois: visiblement la cellule n'était pas assez grande pour le prémunir d'un odorat développé, puisque lui-même pouvait humer les effluves de son interlocuteur. Il renonça rapidement, soufflant du nez comme pour se dégager de ces odeurs qui lui montait à la tête. Il s'avança en baissant légèrement le visage, tentant de ne pas croiser le regard de l'inspecteur. Il se rassit, essayant de poser ses émotions et de les enfouir profondément avant de relever la tête. "Léa Folman." lâcha-t-il de but en blanc. "La majeure partie des citoyens de cette ville possède une Hinka, elle en est l'inventrice. Les Ora des Grands Jeux également. Nous nous sommes rencontrés en école d'ingénieur et on ne s'est plus lâché ensuite." Il souffla avec nonchalance. Il savait que Léa s'était évanouie, qu'elle allait donc compter dans les effectifs de ceux qui n'avaient pas respecté le couvre-feu. Avec un peu de chance, en revanche, ils ne trouveraient pas qu'elle est l'investigatrice de cette fête, bien qu'il fût persuadé qu'elle se livrerait d'elle-même dès son réveil pour le sortir de là. "C'est pour elle que je me suis déplacé." Et il ne mentait absolument pas. Il plaça ses avant-bras sur la table, ouvrant la main du bras d'où était implantée sa puce. "Vous pouvez vérifier mes messages, vous verrez que je ne vous mens pas." Et il pouvait tout écumer si cela lui faisait plaisir. Lëan était assez doué pour effacer toutes traces des messages qui pouvaient l'incriminer dans la cyberattaque.

Il accueillit avec bienveillance les excuses de l'homme, bien que le reste de sa phrase fit naître en lui une colère sourde. Il passa sa main sur son visage, comme pour faire taire ce qui montait petit à petit en lui. Il réentendit alors le message préenregistré de Timothy qu'ils avaient fait ensemble. Il sourit nerveusement, accueillant son visage dans les paumes de ses mains, d'avantage haineux face à la justice de la ville. "Ouais je connais ce message." Murmura-t-il les dents serrées. Il connaissait également les trois cent soixante-quinze vidéos, parce qu'il avait été contraint de les regarder. L'impatience de l'homme le fit à moitié sortir de ses gonds, on pouvait voir dans son regard toute l'animosité qu'il portait à l'Autorité. Il laissa tomber ses avant-bras sur la table, la mâchoire serrée, mais la posture d'un homme provocant, s'avançant dangereusement vers son interlocuteur. "Vous avez réellement besoin que je vous dise ce qui cloche inspecteur ? Ce que vous venez de voir et entendre ne vous suffit pas ?" Il se réadossa violemment, d'une posture davantage désinvolte. "Je vais être maintenant très clair, et que tous ceux derrière ces putains de caméras notes bien ce que je vais vous dire. Je n'ai pas besoin de fournir quoi que ce soit pour vous convaincre que je suis innocent, parce que je suis innocent. Et la seule chose dont vous disposez, ce sont des suppositions fondées sur ce que vous pensez savoir et, visiblement, vous ne savez pas grand-chose, pour vous pointer ici en ne découvrant que maintenant ce qui s'est passé il y a plus d'une heure." Il se réavança en reposant ses bras sur la table. "Tout ce que vous avancez est irrecevable dans une cour de justice. Vous ne pouvez pas m'incriminer pour autre chose qu'avoir participé à cette putain de fête dont je ne suis même pas l'investigateur. Et auquel cas, prouvez-le. Je serai plus que ravi de vous voir vous vautrer en beauté." Il leva la tête vers les caméras, lâchant un: "J'invoque maintenant mon droit au silence." Afin d'être entendu de ceux qui se régalaient du spectacle qu'ils leur offraient.

Il contrôlait sa respiration à merveille, malgré la rage qui lui dévorait le ventre. Malgré tout, il transpirait le mépris. La chose qui clochait... c'était tout le système bien évidemment. Il était plus que ravi d'entreprendre de le détruire, de montrer aux yeux de tous ce qui rongeait la ville. De faire cracher du sang à cette cité de merde qui ne faisait que sucer la moelle de ses habitants. Il sourit à l'inspecteur, il savait qu'ils se reverraient, ici, ou ailleurs.
Mer 7 Avr - 16:23
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Isiah Black
Nom : Isiah Black
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Isiah Black
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Encaisser les coups. Encaisser les mots. Encaisser les injure et la parjure. Isiah savait le faire. Il excellait même. Dans ce rôle de figure de proue, insensible au vent, aux embruns et au froid. Mais Isiah ne savait pas encaisser l'échec. Encore moins lorsque l'arrêt de mort était signé d'avance. Non, l'inspecteur refusait en boucle tout ce qui venait de lui exploser au visage avec la rudesse d'une gifle bien méritée.

Il savait qu'il avait raison, son instinct le lui criait. Il grattait ses tripes comme un animal sauvage, encore et encore jusqu'à lui retourner de cœur. Mais il savait aussi qu'il n'avait rien pour le prouver. Alors quand son Némésis d'un jour se rassit devant lui, avec une odeur si semblable à la sienne que ça en devenait trompeur, Isiah serra les poings, de toute ses forces, à s'en arracher la peau. Il ne lui en voulait pas à lui. Il s'en voulait à lui-même. La frontière entre sa conception du bien et du mal venait, peut être pour la première fois de sa vie, d'éclater en un millier de petits fragments, semblables à des grains de sables, éparpillés dans les méandres de sa conscience.

Il s'en voulait, oui, d'avoir passé tant de temps à se construire une ligne de vie parfaite qu'il était passé à côté de l'essentiel. Il s'en voulait , de devoir donner raison à son adversaire et de se retrouver lui même sur le banc des accusés. Il s'en voulait d'avoir été aveugle. Il s'en voulait d'avoir était si humain. Le regard fiévreux et le cœur incandescent il laissa ses yeux glisser sur les mains, parfaitement et ironiquement propre du détenu, puis il remonta doucement, le long de ses bras, sur le début de son échine, la jonction entre son cou et sa mâchoire. Il le décortiquais méthodiquement pour ne jamais l'oublier. Il se faisait la promesse d'un jour lui faire tout avouer. Il se fit la promesse de lui arracher du visage cet air condescendant et méprisant.

Retour piquant à la réalité. Il se calme. Il s'apaise. Il dessert doucement ses poings et laisses ses doigts se détendre sur le métal froid de la table. Il regarde sans vraiment y porter attention l'avant bras que lui présente son suspect comme preuve irréfutable, et avec une étrange douceur lui fait comprendre d'un signe de main qu'il n'en aura pas besoin.

"Ne jouez pas ce jeu malsain, vous êtes trop intelligent pour ça."

L'inspecteur reste de marbre. Lorsque son suspect s'approche dangereusement de lui, assez proche pour qu'il sente son souffle sur son visage, il ne bouge pas d'un centimètre. Il se contente de le toiser, de le jauger. Comme si le silence était la réponse. Comme si l'abnégation était un langage en elle même.  Ce qu'il dit il le sait. Il le savait peut être même déjà avant d'entré. Quand il a posé les yeux sur le rapport carencé de l'arrestation. Mais ce qu'il ne savait pas, c'était que le message diffusé cette nuit mettait en péril non seulement l'autorité, mais le système entier sur lequel reposaient les fondations d'Ocëen. Il savait que si ceux qui venaient de donner un coups de pieds dans la fourmilière laissait échapper le charbon ardent qu'ils avaient entre les mains, beaucoup en pairaient le prix, mais surement pas leurs principales cible.

Alors, quand Vandorallen eu enfin fini par donner un point final à son monologue de parfait petit orateur, l'inspecteur se leva, rangea calmement sa chaise et frappa d'un coup sec et bruyant dans le panneau de contrôle de la Cellule. La porte, quelque peu secouée par la manœuvre, s'ouvrit sur le visage blafard du requin qui servait d'avocat à son interlocuteur. Et avant qu'il n'ouvre la bouche Isiah repris:

"Ne nous servez pas votre sempiternelle jeu d'acteur, votre client n'a rien dit de préjudiciable et non, je ne l'ai pas violenté. On fait tous des progrès n'est-ce pas ?"

L'inspecteur soupira.

"Il est tout à vous. Si vous avez besoin d'une mise à jour sur les faits..."

Il jeta un long coup d'œil à son suspect avant de s'approcher de lui et de libérer ses poignets de l'emprise des menottes.

"Monsieur Vandorallen est accusé de non respect du couvre feu et d'avoir participé à une fête clandestine pour son non-anniversaire. La peine encourue est de 175Ct, je ne suis pas sûr que cela couvre vos Honoraires Nicholas. Vous aurez surement à défendre également mademoiselle... Léa Folman il me semble. En somme rien de bien grave. Je suis désolé qu'il vous aie fait lever si tôt pour si peu, mais ça, c'est à vous de voir avec lui."

Il signifia d'un signe de tête à l'homme auprès duquel il s'afférait qu'il se devait aussi de libérer sa mutation la plus dangereuse des étaux qui l'entouraient. Il accorda alors à un coin de sa tête que pour un homme dont le corps avait été brisé à maintes reprises, Lëan  Vandorallen n'était pas mal fait de sa personne, mais se fustigea immédiatement d'avoir eu une telle pensée. Enfin avant de tourner les talons, il lui lança un air mêlé d'inquiétude, de défis et d'une certaine curiosité. Puis à demi-mots, s'approcha assez de lui pour lui glisser ce que personne d'autre ne pourrait entendre :

"Il y a d'autres chemins que celui que tu es entrain d'emprunter pour défaire les injustices."

Puis dans un sourire emprunt de déception, il ajouta plus audible:

"Monsieur Vandorallen, à ceci prêt des démarches administratives, vous êtes libre. Evitez de recommencer à faire la fête à des heures indues, même pour votre véritable anniversaire."

Mer 7 Avr - 21:39
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Lëan Vandorallen
Nom : Vandorallen
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Lëan Vandorallen
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Il ne sourit même pas après cette bataille de gagner. Lëan avait la nette impression que l'homme n'abandonnerait pas facilement. Il porta rapidement une de ses mains vers l'une de ses oreilles lorsque l'inspecteur frappa le panneau. Son regard c'était brièvement agrandit et son dos courbé. Il avait pendant une seconde perdu de sa prestance pour ne ressembler qu'à un animal soumis à plus fort que lui, avant de se redresser. Lorsqu'il s'approcha pour lui ôter ses menottes, Lëan eu un geste de recule qu'il ne maîtrisa pas. Il serra des mâchoires, en retrouvant de sa contenance, espérant que ses réflexes passent totalement inaperçus aux yeux de l'homme. En prise à son traumatisme, il n'entendit même pas le chef d'accusation, préférant laisser gérer son avocat. Son regard était perdu dans la contemplation du sol, jusqu'à ce qu'il décide de le relever vers les gestes de l'inspecteur. Il n'était pas violent. Il considéra sans gênes ses mouvements de main, visant à le libérer de ses entraves. Il s'étonna même de ressentir un manque quant au contact physique dénué d'agressivité. S'il eut un autre mouvement de recul, assez fugace pour passer inaperçu, c'était pour une tout autre raison cette fois. Il baissa rapidement sa manche de chemise, tentant maladroitement de cacher un frisson qu'il n'avait pas ressenti depuis presque trois ans maintenant. Il ne croisa toujours pas le regard de l'inspecteur, mais il se doutait qu'il y avait un risque pour que ses mutations le percent à jour rapidement. Lorsqu'il releva la tête et que leurs pupilles se croisèrent, il comprit assez vite qu'il savait. il réprima un sourire à la fois nerveux et enjoué. Il ressentait une certaine excitation quant au jeu auquel il se risquait de jouer. Ces palabres glissèrent, et il se félicita d'avoir caché ses avant-bras, avant qu'ils ne se retrouvent complètement mis à nu. Il saisit instinctivement le bras de l'inspecteur avant qu'il ne se retourne. "Pensez-vous réellement que ce soit le vôtre qui changera quoi que ce soit ?" Il aurait eu envie d'en discuter encore longtemps, de lui donner son point de vue sur le monde. Il réalisa sa proximité bien trop tard, libérant en une chaleur envahissante des intentions qu'il aurait préféré garder pour lui. Il libéra l'homme en serrant des mâchoires, préférant une nouvelle fois lui échapper en le dépassant et en rejoignant Jordan et sa tête tout juste réveillés. Par chance, il avait l'habitude de s'occuper de la famille Vandorallen et il savait que le sacrifice en valait largement la peine au vu des crédits qui l'attendaient à la fin.

Il passa la porte sans attendre son reste. Les démarches administratives ? Il s'en carrait royalement, son avocat s'en occuperait pour lui. Il traversa le couloir, allant directement récupérer chacune de ses affaires, sous le regard de quelques flics qui avaient sans doute profité du tête-à-tête des deux hommes. Lëan avait bien saisi le retour de l'inspecteur, et il comprit vite qu'il allait devoir refaire ses preuves aux yeux de certains. Il reclipsa son armure et on réactiva son HB-15. Il se risqua à regarder derrière lui, espérant bizarrement croiser la carrure imposante de l'inspecteur. Il soupira en s'avançant vers la sortie, réajustant sa veste, mais son soulagement fut de courte durée. Il s'arrêta sur le palier, une autre carrure s'imposant à lui: celle de son géniteur. Il sourit avec désinvolture, semblant ne pas le voir il passa à côté, jusqu'à ce qu'il lui attrape l'avant-bras. "Tu n'avais pas l'intention d'appeler un quelconque avocat, n'est-ce pas ?" Lëan sourit une nouvelle fois, le fusillant du regard. "Je n'en ai pas besoin. Je sais pertinemment que tu protèges ta réputation, donc par extension: la mienne. Ce serait fort fâcheux que la réputation du grand Kaleb Vandorallen soit entachée par un fils dissident." il se libéra de son emprise qui, elle, n'avait aucune ascendance sur lui. "Quels sont les chefs d'accusation cette fois ? Tu n'as tué personne j'espère ?" lâcha-t-il d'un ton réprobateur. Lëan rit jaune. "Je n'ai jamais tué personne... mais toi tu savais, et tu n'as rien fait." Il s'éloigna, lançant en guise de derniers mots. "Casse-toi maintenant. Je n'ai pas besoin de toi."

Il sortit sur le palier, regardant un bref instant le ciel étoilé simulé. Une douce lumière berçait les lieux, rendant l'endroit paisible un court moment. Il s'avança pour contourner le commissariat, se retrouvant sur l'un des pans du bâtiment. Il s'adossa au mur, les mains dans les poches de sa veste. Il laissa aller sa tête en arrière, fermant les yeux, espérant que son père pense qu'il était parti pour le District 2. "L'inspecteur Black." lança Brooke, encore en uniforme de flic. Il sourit en entendant sa voix. "Une vraie crème..." murmura Lëan, la faisant rire. "Ne te méprends pas, son esprit est aiguisé." "J'avais remarqué..." lâcha-t-il en se redressant. Leurs deux pupilles se mirent alors à briller. Utilisant tous deux un programme intraçable, Brooke commença à écrire : "Il sait ?" Lëan soupira. "Je pense oui..." Elle étouffa un juron. "Vu ce que l'on en dit, il ne lâchera pas s'il pense bien faire." "Sans blague... pour le moment, je sors du programme, le temps de vérifier tous mes systèmes informatiques." "Je préviendrai Timothy... on reste en contact." Ils brisèrent leur communication. "Prend soin de toi Lëan, et arrête les conneries pour aujourd'hui..." Elle tourna les talons, le laissant à sa contemplation méditative du dôme.
Mer 7 Avr - 23:49
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Isiah Black
Nom : Isiah Black
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Isiah Black
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Au contact de la peau de celui qui, sans qu'il ne le sache encore, allait obséder ses pensées nuit et jour, Isiah se crispa. Tant et si bien qu'il senti une décharge lui traverser l'échine. Sans dire mot, il laissa son esprit vagabonder à ce qu'il n'aurait jamais du s'autoriser. L'étrange déferlante de chaleur qui suivi ce contact l'empêcha presque de déglutir et il du s'y reprendre à deux fois avant d'accepter les informations que lui indiquait son odora quand aux intentions cachées de son suspect. Il réprima une supplique lorsque Lëan rompit tout contact. Mais il ne répondit pas, le suivant simplement du regard lorsqu'il se rendit auprès de son avocat, avec un étrange poids dans le cœur.

Il ne savait pas, depuis combien de temps, il n'avait pas senti la peau de quelqu'un contre la sienne. Il ne savait pas si ça lui manquait. Si, ça lui majnquait. Et pour tout dire il ne savait pas si au fond, il avait vraiment choisi le bon camp. Il se contenta de rattraper ses émotions éparpillées pour les boucler dans la boite de pandore comme si de rien était. Car c'était un autre domaine dans lequel il excellait: le Déni. Puis sans se laisser plus de temps pour reprendre son souffle il sorti de la pièce, se dirigea à son bureau et attrapa le caban qu'il avait laissé sur le dos de sa chaise en ignorant royalement les commentaires de ses détracteurs. Non il tendait l'oreille pour entendre à l'abris du regard perçant du jeune homme ce qui se disait entre son père et lui. Dans les brides de mots qui lui parviennent du brouhaha ambiant, une simple phrase s'ancre dans sa mémoire comme un coup porté dans le dos.

"Je n'ai jamais tué personne... mais toi tu savais, et tu n'as rien fait."

Qu'est qu'il pouvait bien entendre par là ? En le voyant du coin de l'œil tourner les talons et se diriger vers l'entrée principale du bâtiment, il se précipita vers l'entrée de service de la fourmilière sans oublier de jeter un glaciale et franc:

"J'espère que vous avez tous bien profité du spectacle."

Sous le ciel factice de la ville qui ne dormait jamais il longea à pas feutrés la ruelle étroite pour grimper sur un plot de béton et se tapir contre le mur en entendant des voix approcher dans sa direction. Le mur de fond de la rue adjacente était tout juste assez haut pour cacher le bas de son visage. Des deux voix, il reconnu très vite celle du suspect qui venait de quitter les lieux, mais la seconde voix bien que familière ne lui évoqua pas quelqu'un de son cercle proche? Une membre du commissariat alors ? Il faut dire qu'Isiah n'était pas l'homme qu'on pouvait qualifier le plus sociable de l'histoire de l'humanité. De sa position il ne put tout entendre, mais la sensation qui lui tordait doucement l'estomac en entendant la voix féminine, dans un rire dérangeant, parler de lui comme si elle le connaissait lui coupa toute envie de jouer les héros. Alors qu'il n'entendit plus mots lui parvenir il se pencha un peu pour observer un morceau d'uniforme qui lui confirma que l'Autorité était plus que gangrainée. Puis, lorsqu'il remarqua leur deux yeux brillants et leur visages étrangement figés dans l'instant il se hâta d'ouvrir son interface et de chercher la moindre trace de leur communication sur le réseau alentour. Mais rien. Rien qui de vint infirmer ou affirmer ce qu'il pensait déjà.

Le Cercle n'tait pas là pour rire, et ils avaient de gros moyens informatiques pour arriver à leurs fins.

Il se demanda un instant si ce qu'il s'apprêtait à faire relevait de la folie ou de la connerie. Peut être un peu des deux. Profitant de leur étrange torpeur, il se donna une fenêtre plus importante, mais aussi bien plus foireuse que la première et appuya sur sa tempe pour activer l'analyse de probabilité, zoomer sur la femme en uniforme et enregistrer un maximum d'information à son égard. Il eu envie de laisser échapper un soupir de joie en voyant dépasser un petit bracelet de macramé aux couleurs passées, comme ceux que pouvaient faire les jeunes enfants en cadeau à leur parents. Il nota dans un coin de sa tête qu'il cherchait une femme aux cheveux mi-longs, assez jeune, avec au moins un enfant et membre des forces de l'autorité. En la voyant tourner les talons il ne se risque pas plus longtemps à jouer les équilibriste. Il désactiva sa vision analytique et et s'enquit de redescendre de son piédestal.

Il ne lâcherait pas l'affaire avant d'en avoir compris tout les tenants et aboutissants. Qu'importe si ses supérieurs hiérarchiques préféreraient enterrer le dossier. Et c'était sûr.

Ils préféreraient étouffer le dossier.

Jeu 8 Avr - 18:26
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